Monday, August 3, 2009

Romains 1:5

[Jésus Christ notre Seigneur] par qui nous avons reçu la grâce et l'apostolat,

Dans ce verset, Paul déclare que la figure centrale de l'Évangile qu'il déclarait n'est nulle autre que la même personne qui lui avait donné la capacité et la charge de le faire, notre Seigneur Jésus Christ. La lecture de Rom_1:13 permet de déduire avec assurance que Paul n'avait pas encore pu visiter Rome avec l'Évangile. Il s'avérait donc nécessaire que Paul établisse avant tout l'autorité par laquelle il s'adressait aux chrétiens de Rome pour que ces derniers reçoivent son message et lui accordent la révérence dûe. C'était en tant qu'envoyé spécial (apôtre) de Jésus Christ qu'il se proposait de les atteindre dans cette lettre.
Nous avons noté précédemment (au v.1) l'humilité de l'Apôtre alors qu'il se présentait dans l'office le plus haut qu'un chrétien puisse occuper au sein du corps de Christ, celui d'un apôtre de Jésus Christ. C'est dans le même ton d'humble servitude que Paul reconnaît encore ici qu'il avait simplement reçu de son divin Maître la grâce et l'apostolat pour amener tous les païens à l'obéissance de la foi.

... nous avons reçu la grâce...

Il dit avoir reçu la grâce (χάρις, cháris). Ce mot qui est reproduit 150 fois dans le nouveau testament français (FLS) revêt une variété de significations et son interprétation dépend du contexte où on le retrouve. Une analyse détaillée de toutes ces différentes nuances dépasse le cadre de cette étude et nous nous bornerons ici au sens qu'il revêt dans le contexte présent. Dans l'usage de ce mot, Paul reconnaissait qu'il avait reçu la faveur et l'énergie nécessaires pour accomplir ce pour quoi son Maître l'avait appelé (1Co_15:10, 2Co_3:5 ) et ce, sur la base d'aucun mérite de sa part. C'était un acte unilatéralement décidé du Seigneur, un privilège souverainement octroyé par Lui. C'est cette grâce qui le rendait capable d'accomplir la mission divine. D'une manière pratique, Paul reconnaissait qu'il tirait du Seigneur l'intelligence spirituelle et la force physique qui lui permettaient d'accomplir l'oeuvre du Seigneur au quotidien. C'est pourquoi, au terme de sa vie, alors qu'il écrivait ses derniers mots à l'égard de son fils spirituel le plus proche, il l'exhorta à se pourvoir abondamment de cette même grâce qui se trouve en Jésus Christ. (2Ti_2:1)

...et l'apostolat...

Il s'agit ici de l'office, de la dignité de la position dans laquelle le Seigneur l'avait placé. Une position qui lui donnait autorité sur les disciples du Seigneur. Aussi vrai que dans l'ancienne alliance nul ne pouvait s'arroger l'honneur d'être souverain sacrificateur, à moins d'être appelé de Dieu comme le fut Aaron (Heb_5:4), nulle personne n'a le droit dans l'Église qui est le corps du Christ de s'auto-proclamer apôtre de Jésus Christ. Le récit qu'on trouve dans Act_1:16-26 rend témoignage de la circonspection des apôtres lorsqu'ils firent face à la décision de trouver un remplaçant pour Judas l'Iscariote. Tout apôtre devait être un témoin oculaire de la résurrection de notre Seigneur Jésus Christ (Act_1:22). Et Dieu a établi dans l'Eglise premièrement des apôtres (1Co_12:28). Etre apôtre demeure sans contredit la plus haute position de responsabilité qu'un croyant puisse occuper au sein de l'Église. C'est un don de grâce du Saint Esprit. Avec les prophètes du nouveau testament, les apôtres avaient la noble et solennelle tâche de poser le fondement sur lequel l'Église de Christ toute entière allait croître (Eph_2:20). Si on garde la métaphore de l'Église comme étant un temple saint dans le Seigneur, un édifice en phase de construction (Eph_2:21), prétendre qu'il y a des apôtres aujourd'hui équivaudrait à dire que l'Eglise est encore dans sa phase initiale de construction, une phase infantile. Les apôtres devaient nous transmettre, à nous qui sommes rendus dans les derniers temps, le corps de doctrine qu'ils avaient reçu du Seigneur Lui-même. Il faut garder à l'esprit le fait que le nouveau testament, source principale de la doctrine chrétienne, n'a été complété que vers la fin du premier siècle. Le salut annoncé d'abord par le Seigneur, nous a été confirmé par ceux qui l'ont entendu, Dieu appuyant leur témoignage par des signes, des prodiges, et divers miracles, et par les dons du Saint-Esprit distribués selon sa volonté. (Heb_2:3-4). Il se faisait donc beaucoup de miracles et de prodiges par les apôtres (Act_2:43, Act_5:12).
Paul avait été témoin oculaire de la résurrection du Seigneur Jésus dès sa conversion sur la route de Damas (Act_9:4-5). Et le Seigneur a continué à lui apparaître pour le fortifier et le guider dans le travail d'apôtre qu'Il lui avait confié. ( Act_22:17-21, Act_18:9-10). Les preuves de son apostolat ont continué à se manifester tout au long de sa carrière par une conduite digne de l'Évangile qu'il prêchait et par des prodiges et des miracles accomplis au nom du Seigneur Jésus Christ. (2Co_12:12). Par la grâce de Dieu, Paul fut utilisé par le Saint Esprit pour transmettre aux saints de la nouvelle alliance treize parmi les vingt-sept livres qui constituent le nouveau testament. Et déjà au premier siècle, les autres apôtres avaient reconnu l'inspiration des lettres de Paul et les classait au même rang que les autres Ecritures (2Pe_3:15-16). Oui, Paul avait reçu son apostolat du Seigneur Jésus et c'est dans cette qualité d'apôtre qu'il se permettait de s'adresser aux Chrétiens de Rome pour leur édification dans la vérité de l'Évangile.
Pour conclure sur ce sujet, notons que s'il y a eu de faux apôtres déjà au premier siècle (2Co_11:13), combien à plus forte raison devrions nous nous attendre à en voir de nos jours? Beaucoup de faux apôtres font apparition alors que:
  1. Ils ne sont pas des témoins oculaires de la résurrection du Seigneur Jésus,
  2. Ils n'apportent aucune révélation nouvelle pouvant intégrer les écritures du Nouveau Testament,
  3. Leur vie souvent démontre un écart vis-à-vis des vérités morales et doctrinales de l'Évangile,
  4. Aucun miracle, aucun prodige, aucun signe n'accompagne leurs prétentions à l'apostolat.

...pour amener en son nom à l'obéissance de la foi tous les païens, ...

En tant qu'apôtre, Paul était conscient que son apostolat était spécialement pour le bénéfice des païens. Le mot "païen" a été complètement travesti dans le français contemporain pour référer aux impies ou aux incrédules. L'étudiant sérieux de la Parole doit se garder d'une trivialisation dangereuse dans l'interprêtation des mots que le Saint Esprit utilise. Dans le nouveau testament, l'expression "les païens" (έθνος , éthnos) ne signifie jamais "infidèles" ou "impies". De manière directe, elle réfère simplement aux nations autres que la nation juive. Les juifs avaient l'habitude de référer à eux-mêmes comme étant "la nation" et le reste de l'humanité comme étant "les nations". Paul avait été envoyé, dès son appel par le Seigneur, vers les nations. (Act_26:17-18) Tout au long de son ministère, il se présentera comme l'apôtre des païens (Rom_11:13, Gal_2:8 ), le ministre de Jésus Christ parmi les païens (Rom_15:16) et chargé d'instruire les païens (Docteur des nations, version FDB) dans la foi et la vérité ( 1Ti_2:7 , 2Ti_1:11).
Paul avait pour mission d'amener ces nations à l'obéissance de la foi. Il s'agit ici d'une obéissance produite par la foi en l'Évangile que Paul prêchait avec tous ses corollaires pratiques, une obéissance sans réserve aux préceptes que le Seigneur Jésus a établis pour les siens. "Enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit" avait dit le divin Maître avant son ascension (Mat_28:19-20). Le coeur réellement touché par l'Évangile de Dieu ne peut que prendre plaisir à obéir, sans chercher des excuses ou poser des pré-conditions. Dans cette obéissance, c'est ultimement le nom du Seigneur Jésus qui est glorifié et pas la personne qui porte le message de l'Évangile. Voilà pourquoi le bien-aimé apôtre précise "...pour amener en son nom à l'obéissance de la foi...". La préposition (ύπερ, hyper) traduite par "en" dans la version Second est mieux rendue par la préposition "pour". Ainsi c'est "pour Son nom" que l'apôtre oeuvrait parmi les nations.


Appel:
Ami lecteur, connaissez-vous cette obéissance? Pouvez-vous dire que dans tous les départements de votre vie vous êtes prêt à Lui obéir? Marchez-vous d'une manière digne de l'Évangile de Christ? Cherchez-vous la gloire du nom du Seigneur Jésus dans tout ce que vous faites?


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