Thursday, November 5, 2009

Romains 1:17


...parce qu'en lui [l'Évangile] est révélée la justice de Dieu par la foi et pour la foi, selon qu'il est écrit: Le juste vivra par la foi.

La bonne nouvelle, l'Évangile, présente comme sujet ou vérité principale la Justice de Dieu par la foi et pour la foi. Et cette vérité est en accord avec le grand principe énoncé par le prophète Habakuk "Le juste vivra par la foi" (Hab 2:4)

parce que...
Cette expression nous dit que ce que l'apôtre est sur le point de rédiger est la raison qui explique ce qu'il a écrit précédemment, en l'occurence, la raison pour laquelle il n'a point honte de l'Évangile.

...en lui..
L'apôtre réfère ici à l'Évangile. Le contexte du verset précédent et celui du reste de ce verset forcent cette interprétation.

...est révélée...
Une expression (αποκαλυπτεται - apokalyptetai) qui signifie l'acte de découvrir, d'enlever le voile qui cachait quelque chose. Par extension, exposer ou présenter ouvertement à l'intelligence humaine. En l'Evangile est révélée la Justice de Dieu.

...la justice de Dieu...
Il est d'un grand intérêt pour l'âme du lecteur de s'arrêter un moment pour méditer sur la signification exacte de l'expression "Justice de Dieu" (δικαιοσυνη γαρ θεου - dikaiosune gar theou). Que veut-elle dire? Il y a au moins deux interprétations qu'on pourrait y rattacher:

1. Elle pourrait être comprise comme l'équivalent de la Justice en tant qu'attribut divin, c'est-à dire le caractère juste de Dieu, Sa capacité éternelle, parfaite et infinie d'établir ce qui est moralement bien et conforme à Sa loi ou Sa volonté. Si tel est le cas, ce verset serait en train de nous dire que l'Évangile a comme sujet principal que "Dieu est Juste". Quoique cette interprétation ait du mérite en ce qu'elle défend le caractère juste de Dieu, il est de l'avis du présent auteur qu'elle n'est pas correcte dans le contexte de ce verset pour les raisons suivantes:
Elle serait trop limitative. En effet, s'il y a un attribut divin qui domine dans la présentation de l'Évangile, c'est plutôt Son amour ou Sa miséricorde et non Sa justice. (Joh_3:16, Rom_5:8, Eph_2:4, 1Jn_4:19). Son amour nous offre le salut alors que Sa justice requiert la condamnation sans équivoque du péché. L'Évangile est donc avant tout la révélation de l'amour de Dieu envers les hommes. Un amour exprimé par le sacrifice de Son Fils.
Il est certes vrai que l'Évangile nous enseigne aussi de quelle manière l'infinie sagesse de Dieu a su concilier l'expression de Son amour envers l'homme avec le maintien de Sa justice, attribut essentiel de Sa personne. (Rom_3:25-26). Toutefois, ce sens ne se retrouve pas dans le présent verset.

2. Elle peut aussi être comprise comme référant au Plan préparé par Dieu pour justifier (déclarer juste ou imputer justice à) l'homme pécheur. Le mot justice équivaut ici au processus de justification dans son entièreté. "La Justice de Dieu" nous parle ainsi du plan prédéfini par Dieu et exécuté par Dieu pour apporter au pécheur la possibilité d'être déclaré juste. Par opposition à tout autre plan de justification concocté par les hommes et basé sur les oeuvres, l'Evangile révèle le plan de justification conçu par Dieu et qui est par la foi et pour la foi. Cette deuxième interprétation est à mon avis plus acceptable dans le contexte de ce verset.

Une mise en garde s'impose toutefois: L'étudiant dilligent de la Parole doit tenir compte du contexte de chaque verset où l'expression "Justice de Dieu" est utilisée pour en tirer le sens précis. L'interprétation proposée ici n'est pas à prendre comme universelle pour le reste des écritures. Comme on le verra dans des passages subséquents, cette expression peut revêtir d'autres sens en sus de ceux mentionnés ici. Par exemple, 2Co_5:21 (Celui qui n'a point connu le péché, il l'a fait devenir péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu) ne peut en aucun cas se prêter aux deux interprétations ci-haut mentionnées.

...par la foi...
Le plan de justification préparé par Dieu est basé (accessisble) sur le principe de la foi. Il a plu à Dieu d'imputer justice à celui qui a la foi. Ce verset ne nous donne pas de détails sur l'objet de cette foi. Il établit tout simplement la distinction qui existe entre le plan de justification de Dieu qui est par la foi et tout autre plan de justification basé sur le mérite des oeuvres. Il nullifie totalement l'effort religieux (quelle qu'en soit l'origine) qui vise à conquérir la faveur divine sur la base des oeuvres. C'est dans ce verset (et son précédent pour être plus exact) que l'on trouve la première mention de la justification par la foi qui sera développée et fermement ancrée dans l'exposé de la doctrine de l'Évangile dans le reste de cette lettre.

...et pour la foi...
Cette deuxième partie de l'expression "par la foi et pour la foi" (εκ πιστεως εις πιστιν - ek pisteos eis pistin, Littéralement: [partant de, tirant son origine de] la foi [se dirigeant vers, s'adressant à] la foi) suggère l'idée d'une destination finale vers laquelle cette justice de Dieu se dirige. Ainsi, la Justice de Dieu qui s'obtient par le moyen de la foi s'adresse à ceux qui ont la foi. La foi, concept abstrait, est utilisée ici comme un terme collectif représentant ceux qui la possèdent, un groupe concret. Pour mieux comprendre cette idée, considérez la phrase suivante: "Si jeunesse savait..., si vieillesse pouvait..". En réalité, elle veut dire "Si les jeunes savaient..., si les vieux pouvaient...". Le concept abstrait (foi, jeunesse, vieillesse) englobe la collectivité de ceux qui le possèdent (les fidèles, les jeunes, les vieux).
Cette interprétation s'accorde avec d'autres passages: Rom_3:22 ( ...justice de Dieu par la foi en Jésus Christ pour tous ceux qui croient...), 1Co_1:21 (...Il a plu à Dieu de sauver les croyants par la folie de la prédication).


...selon qu'il est écrit: le juste vivra par la foi.
Le bien-aimé apôtre conclue ce verset en introduisant l'idée que le principe de la Justification par la foi et pour la foi est corroboré dans l'Ancien Testament. Nous verrons plus tard que cette idée est dévelopée en profondeur dans le chapitre 4 de cette épître. Paul cite ici le prophète Habakuk (Hab_2:4).
Dans le but de réconforter les croyants consternés par l'apparente indifférence de Dieu face à la violence du méchant (la Chaldée) sur un plus juste que lui (Israël), le prophète Habakuk mentionne une courte mais puissante exhortation pour dire que la grandeur des oeuvres de l'incrédule (personnifié dans Habakuk par le peuple chaldéen) ne le délivrera pas de la destruction finale qui l'attend, mais qu'en contraste le juste (Celui que Dieu a déclaré juste) vivra et sera ultimement béni à cause de sa confiance en Dieu (sa foi).
Trois fois dans le Nouveau Testament, ce passage de Habakuk (Hab_2:4) est cité: Rom_1:17, Gal_3:11 et Heb_10:38 : ce qui est une preuve intrinsèque de son importance. L'étudiant studieux de la Parole trouvera un bénéfice pour son âme en relevant les nuances subtiles rattachées à chaque contexte où ce verset est repris. Il suffira ici de mentionner que le premier passage met l'emphase sur la centralité de la foi, le deuxième sur la nullité de la Loi et le dernier sur la nécessité de la persévérance dans le Salut.

Monday, October 26, 2009

Romains 1:16



Car je n'ai point honte de l'Évangile: c'est la puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit, du Juif premièrement, puis du Grec,...

"Car je n'ai point honte de l'Évangile..."
Plus que dans tout autre verset rédigé par l'entremise de Paul, c'est dans celui-ci qu'éclate toute la fierté que l'apôtre éprouvait d'être le porteur du beau message de l'Évangile. Il ne ressentait aucune honte, aucune timidité quand il s'agissait d'exposer les vérités contenues dans l'Évangile. Si grande était son assurance de la véracité et de la validité de l'Évangile que Paul n'hésitait pas une seconde à le brandir devant toute âme d'homme prête à l'écouter. Sur le chemin de Damas, il en avait été convaincu au delà de tout doute permissible. Ayant vu de ses yeux Celui qui est la substance principale de l'Évangile, c'est-à-dire le Christ ressuscité, Paul reconnaissait au tréfonds de son être l'absolue authenticité divine de l'Évangile. Par conséquent, il n'éprouvait pas la moindre honte à l'exposer à d'autres.
Conscient des effets de la persécution que le croyant rencontre dans ce monde si opposé aux pensées de Dieu, Paul exhorta Timothée, son enfant dans la foi, à garder la même assurance que lui dans l' oeuvre d'évangélisation: "N'aie donc point honte du témoignage à rendre à notre Seigneur, ni de moi son prisonnier. Mais souffre avec moi pour l'Évangile,..."(2Ti_1:8 )

Malgré toutes les épreuves que lui-même endura à cause de l'Évangile, Paul ne perdit jamais son assurance vis-à-vis du message divin comme on le voit dans ces mots enregistrés dans sa dernière lettre: "Et c'est à cause de cela que je souffre ces choses; mais je n'en ai point honte, car je sais en qui j'ai cru, et je suis persuadé qu'il a la puissance de garder mon dépôt jusqu'à ce jour-là."( 2Ti_1:12 )

Quelle exhortation pour nous aujourd'hui! Nous vivons en effet dans un âge où plus que jamais décrier les choses de Dieu est à la mode. La sagesse du monde tourne en dérision la prédication de la croix et la traite de folie (1Co_1:18). Au nom de la Science, des théories sont émises pour réfuter tout témoignage du Saint-Esprit. Les vérités qui fondent l'évangile n'ont jamais été autant attaquées que dans le siècle présent. Avec des arguments qui ont une apparence fallacieuse de vérité, des légions de savants à la solde du prince de ce monde cherchent en vain à ébranler la foi de ceux qui ont échappé aux ténèbres. Et quand il ne peut faire vaciller les fidèles, le malin s'évertue à les museler, à les rendre silencieux en instillant insidieusement dans leurs pensées l'idée que le message de l'Évangile n'est pas assez convaincant et que le croyant risque de se ridiculiser en le présentant à d'autres. Ami croyant, reprenez courage et présentez sans honte et fidèlement le message qui a conquis votre coeur. Laissez au Saint-Esprit le soin d'effectuer le travail de conviction dans les âmes. Que le monde nous tourne en dérision, peu importe. N'en a-t-il pas fait ainsi de notre Seigneur Jésus Lui-même? "Souvenez-vous de la parole que je vous ai dite: Le serviteur n'est pas plus grand que son maître. S'ils m'ont persécuté, ils vous persécuteront aussi; s'ils ont gardé ma parole, ils garderont aussi la vôtre".( Joh_15:20) N'oubliez pas non plus le solennel avertissement adressé aux lâches par le Seigneur Lui-même: "Car quiconque aura honte de moi et de mes paroles au milieu de cette génération adultère et pécheresse, le Fils de l'homme aura aussi honte de lui, quand il viendra dans la gloire de son Père, avec les saints anges." (Mar_8:38)


"C' [l'Évangile] est la puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit, du Juif premièrement, puis du Grec"
On peut noter dans la seconde partie de ce verset 3 idées principales:
1. La finalité de l'Évangile: "Puissance de Dieu pour le salut"
2. La simplicité et la conditionnalité d'accès aux bénéfices de l'Évangile: "...salut de quiconque croit"
3. La priorité dans son application: "...du Juif premièrement, puis du Grec"
Il a plu à Dieu de sauver les hommes à travers l'Évangile. Anticipativement, on pourrait se poser la question suivante: Sauver ces hommes de quoi? La réponse est simple et solennelle: De la colère et du jugement de Dieu envers le péché. (Rom_1:18, Rom_2:2-3, Rom_2:5, Rom_2:16 ). La grande prémisse de l'Évangile, bien impopulaire dans les pensées de l'homme moderne, quoique gravée de manière indélébile dans sa conscience, c'est qu'il y a un jour qui vient où tout homme se tiendra debout devant le Juge divin pour rendre compte de ses actions. Le jugement de Dieu nous attend, que nous y croyions ou pas, que nous le voulions ou pas. Et l'Évangile est la voie que Dieu nous offre pour échapper à la condamnation certaine. L'Évangile est la puissance, l'énergie que Dieu a pourvue pour rendre le salut accessible à l'homme.
Est-ce tout le monde qui en bénéficiera?
Tout le monde peut en bénéficier mais seuls ceux qui croient accèdent au salut. Le salut qui se trouve dans l'Évangile est disponible pour ceux qui acceptent par la foi le message divin. Il est la puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit. L'Évangile est offert à l'humanité entière sans distinction de race, de langue ou de rang social. Sa présentation est universelle et tout le monde est interpellé dans la déclaration de l'Évangile. C'est néanmoins ceux qui, humblement et inconditionnellement, feront taire la rébellion naturelle de leur coeur pour se soumettre à l'ordre divin de repentance qui goûteront à la joie du salut. La seule condition que Dieu impose c'est la foi: Croire en ce qu'Il nous dit dans l'Évangile.
Ce message déclaré premièrement aux Juifs, peuple privilégié dans la révélation des oracles de Dieu, est aussi accessible aux Grecs c'est à dire aux non-Juifs, quelle que soit leur origine ethnique ou raciale.

Wednesday, October 7, 2009

Romains 1:15

Ainsi j'ai un vif désir de vous annoncer aussi l'Évangile, à vous qui êtes à Rome.

Enfin, Paul leur fait savoir son grand désir d'exposer devant eux le sublime message qu'il avait reçu du Seigneur: l'Évangile. Comme nous le verrons dans le reste de cette épître, l'exposition détaillée des vérités fondamentales qui forment la cause (Pourquoi l'Évangile?), le coeur (Qu'est-ce qu'est l'Évangile?) et la conséquence logique (Qu'est-ce qui en découle?) de l'Évangile est la raison principale pour laquelle Paul avait entrepris de rediger cette lettre. En gardant ce verset dans son contexte, il faut noter que Paul voulait simplement dire aux chrétiens de Rome qu'il était entièrement prédisposé à leur exposer l'Évangile dès qu'il aurait l'occasion de les voir de ses propres yeux. En attendant de les voir, Paul prépara sa visite prochaine à Rome par l'envoi de cette lettre qui allait leur donner un abrégé de ce qu'il leur exposerait en personne plus tard.


Appel:
Ami lecteur, avez-vous le même désir que l'apôtre d'annoncer l'Évangile à ceux qui vous entourent ? Etes-vous tout disposé à le faire ? Si oui, alors ne perdez pas de temps, faites connaître Christ aux savants et aux ignorants. Et que la grâce de Dieu vous accompagne.


Tuesday, October 6, 2009

Romains 1:14

je me dois aux Grecs et aux Barbares, aux savants et aux ignorants.

"Je me dois..."
La mission que Paul avait reçue du Seigneur résonnait encore de toute sa force dans les pensées du bien-aimé apôtre. "... Lève-toi, et tiens-toi sur tes pieds; car je te suis apparu pour t'établir ministre et témoin des choses que tu as vues et de celles pour lesquelles je t'apparaîtrai. Je t'ai choisi du milieu de ce peuple et du milieu des païens, vers qui je t'envoie, afin que tu leur ouvres les yeux, pour qu'ils passent des ténèbres à la lumière et de la puissance de Satan à Dieu, pour qu'ils reçoivent, par la foi en moi, le pardon des péchés et l'héritage avec les sanctifiés." lui dit le Seigneur ressuscité.(Act_26:16-18) Ayant reçu la révélation du message qu'il avait combattu dans son ignorance, Paul se sentait débiteur envers les grecs et les barbares, les savants et les ignorants. Il leur devait de leur annoncer ce qu'il avait reçu du Maître divin. Il est utile de rappeler ici que Paul n'avait pas établi les assemblées de Rome, mais en tant qu'apôtre des nations, il se sentait débiteur envers elles.

"...Aux Grecs et aux Barbares..."
Les "grecs" dont il est question dans ce verset sont les peuples qui parlaient la langue grecque, très répandue à l'époque comme langue de commerce malgré la domination militaire et politique de Rome. Par opposition, les barbares sont les peuples qui parlaient des langues autres que le grec. Ce mot ne portait pas initialement l'idée de sauvagerie ou de cruauté qui y est rattachée dans son usage moderne. Paul faisait tout simplement une distinction linguistique entre ceux qui utilisaient le grec et ceux qui usaient d'autres langues. Pour ces deux catégories Paul ressentait le même fardeau, la même dette morale.
Il est toutefois important de noter à ce niveau que l'expression "les grecs" est utilisée en d'autres contextes pour signifier:
a. Les juifs de la diaspora qui vivaient parmi les peuples d'expression grecque et qui souvent parlaient le grec eux-mêmes.(Joh_12:20) Pour les démarquer, la version Second les appelle les Hellénistes. (Act_6:1,...)
b. Les peuples païens, non-juifs tout simplement. Qu'ils soient d'expression grecque ou pas. (Mar_7:26, Act_14:1, Rom_1:16, Rom_3:9)


"...aux savants et aux ignorants."
Comme cela s'observe encore de nos jours, certains peuples du premier siècle étaient plus avancés que d'autres sur la plan de la connaissance et des découvertes technologiques. Les savants (ou les sages) étaient les peuples les plus éclairés tandis que les ignorants(ou les inintelligents) couvraient le côté sombre du spectre de la connaissance. Paul ne fait mention de cette distinction d'évolution mentale que pour mieux la noyer: Il se sentait autant débiteur chez les uns que chez les autres. En d'autres mots, les uns n'étaient pas mieux positionnés que les autres pour recevoir ce que Paul avait à leur donner.

La quintessence de ce verset est de nous enseigner à nous qui sommes rendus à la fin des temps qu'aucun peuple ne peut être disqualifié (ni sur base linguistique, ni sur base de son niveau de développement mental ou technologique) pour entendre le message que Paul était sur le point d'exposer aux Romains. Quel était donc ce message ? C'est ce que nous allons découvrir dans le verset suivant.

Monday, October 5, 2009

Romains 1:13

Je ne veux pas vous laisser ignorer, frères, que j'ai souvent formé le projet d'aller vous voir, afin de recueillir quelque fruit parmi vous, comme parmi les autres nations; mais j'en ai été empêché jusqu'ici.

Alors qu'il séjourne en Achaïe, se préparant pour son voyage vers Jérusalem, Paul fait savoir aux Romains que son désir d'aller vers eux était ancien et qu'à plusieurs reprises il en avait été empêché. Aucune mention n'est faite ici des raisons qui l'empêchaient. Rom_15:21-22 laisse entendre qu'au moins l'urgence de prêcher Christ dans les contrées où il n'avait point été annoncé avait retenu l'apôtre. En effet, l'activité de Paul était continue alors qu'il évangélisait plusieurs provinces de l'empire Romain (Achaïe, Macédoine, Galatie, Cilicie, Pamphylie, Asie) lors de ses deux premiers voyages missionnaires. Rendu vers la fin de son troisième voyage missionnaire, Paul venait de passer trois années dans la ville d'Éphèse (Act_20:31) et ayant le sens que les assemblées qu'il avait plantées avait atteint une certaine maturité, certainement après maintes prières à Dieu, il forma le projet de se rendre à Rome. Plus rien ne le retenait.
Il voulait recueillir "quelque fruit" parmi eux. Il s'agit ici bien évidemment de fruit spirituel, dans le même sens qu'au verset 11 où il voulait leur communiquer quelque "don spirituel". Son coeur d'apôtre voulait se réjouir en voyant de ses propres yeux la croissance des chrétiens de Rome autant qu'il en avait eu l'occasion auprès d'autes assemblées parmi les nations.
L'expression qui débute ce verset ("Je ne veux pas vous laisser ignorer, frères") est une locution chère au bien-aimé apôtre. On la retrouve, sous une forme un peu différente dans plusieurs autres portions du corps de ses écrits. (Rom_11:25, 1Co_10:1, 1Co_12:1, 2Co_1:8, 1Th_4:13) Même avant sa converson, Paul était un érudit, versé dans les enseignements du pharisaïsme. Il avait ainsi dévelopé une aversion pour l'ignorance car il savait que l'ignorance était source de destruction. (Hos_4:6) Dans le cas présent, Paul voulait que les Romains soient conscients de l'ancienneté de sa sollicitude envers eux. En d'autres mots, il voulait qu'ils sachent qu'il les portait en son coeur depuis longtemps mais que ses circonstances ne lui avaient pas encore permis de les atteindre. Cette lettre allait préparer le chemin pour son arrivée prochaine.

Romains 1:12

ou plutôt, afin que nous soyons encouragés ensemble au milieu de vous par la foi qui nous est commune, à vous et à moi.

Nous retrouvons ici le motif secondaire du désir de Paul de se rendre à Rome : l’encouragement mutuel (de Paul et des fidèles de Rome) par la foi qui leur était commune. Le croyant a plusieurs sources pour l’encourager dans sa vie de pèlerin sur terre : l’Esprit de Dieu en lui, les Saintes-Ecritures et la Foi active de ses frères spirituels.
Comme on le voit dans ce verset, cette dernière n’est pas la moindre des sources d’encouragement car Paul en avait fait l’objet de ses prières. A cet égard, même le plus jeune croyant, sans grande connaissance de la Parole de Dieu, peut nous fortifier par son attitude d’amour et d’attachement au Sauveur qui a donné Sa vie pour nous. L’aimer sans l’avoir vu, croire en Lui sans Le voir encore, nous réjouir d’une joie merveilleuse et glorieuse en L’attendant sont des manifestations de notre foi, une victoire qui triomphe du monde. Lorsque nous observons cette foi en d’autres, l’Esprit qui est en nous se réjouit et nous en sommes fortifiés. Si Paul avait besoin d’être encouragé, lui qui était un apôtre, combien à plus forte raison en avons-nous besoin aujourd’hui? Quel que soit notre niveau de croissance en Christ, nous avons besoin de nos frères et sœurs dans la foi pour nous encourager. Recherchons donc la communion fraternelle car en elle nous trouverons une puissante source d’encouragement aussi longtemps que cette communion sera l’œuvre du Saint-Esprit en nous et non la manifestation d’une attraction simplement charnelle.

Romains 1:11

Car je désire vous voir, pour vous communiquer quelque don spirituel, afin que vous soyez affermis,

Ce verset nous laisse entrevoir le motif primaire du désir de l’apôtre de voir les croyants de Rome : leur communiquer quelque don spirituel afin qu’ils soient affermis. Paul n’était pas un homme riche au sens matériel de ce monde, mais il savait qu’il avait reçu du Seigneur une commission et une révélation à l’égard des nations qui le rendaient riche spirituellement pour elles. Rome, capitale du grand empire, devait ainsi présenter un attrait particulier pour celui qui était l’apôtre des nations. Paul était chargé d’instruire les nations dans la foi et la vérité. Il voulait qu’elles parviennent à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature de Christ. La croissance spirituelle des croyants l’intéressait au plus haut point. Pour qu’ils ne soient plus comme des enfants, flottants et emportés à tout vent de doctrine, par la tromperie des hommes, mais qu’ils croissent à tous égards en Christ. ( 1Ti_2:7, Eph_4:13-15)
Quel exemple pour nous qui sommes rendus dans les derniers temps ! Nous devrions être exercés spirituellement lorsque nous visitons une assemblée de Dieu afin d’y apporter, chacun selon la grâce que nous avons reçue de Dieu, quelque don spirituel. L’édification et l’affermissement des saints que nous côtoyons devrait nous concerner puisque nous sommes appelés à imiter le bien-aimé apôtre. ( 1Ti_1:16)
L'expression "don spirituel" (don - Χάρισμα, charisma; spirituel - πνευματικός, pneumatikos) est utilisée ici par Paul dans son sens ordinaire, c'est à dire, un don de grâce (un cadeau) de nature spirituelle. Cela pourrait référer à une parole d'encouragement ou un enseignement ou encore une simple exhortation adressée aux croyants sous l'inspiration du Saint-Esprit. Il ne s'agit pas ici du sens technique qu'on retrouve dans 1Co_12:4-11 où il s'agit d'une capacité spéciale, supernatuelle attribuée par le Saint-Esprit au croyant pour l'édification des Saints dans l'église. Les dons spirituels (au sens technique) ne peuvent être transmis par une volonté d'homme, mais le Saint-Esprit Lui-même les distribue souverainement pour le bien des croyants.(1Co_12:11). Pour conclure, Paul ne pouvait pas se substituer au Saint-Esprit, il utilise ici l'expression "don spirituel" dans un sens ordinaire.

Romains 1:10

 demandant continuellement dans mes prières d'avoir enfin, par sa volonté, le bonheur d'aller vers vous.

Ce verset est le premier qui nous indique que l’Apôtre n’avait pas encore eu l’occasion de visiter Rome depuis le jour de sa conversion sur la route de Damas. Cela est confirmé par Rom_1:13 et Rom_15:22-24 . Le désir de voir Rome habitait son cœur mais, sachant que l’Evangile avait déjà atteint la capitale de l’Empire, il avait souvent été empêché d’y aller parce qu’il estimait plus important d’annoncer Christ où Il n’avait point été nommé.
On lit dans Act_19:21 que c’est lorsqu’il était à Ephèse, durant son troisième voyage missionnaire, que Paul forma le projet de voir Rome après avoir revu successivement la Macédoine, l’Achaïe et Jérusalem. Act_20:1-2 nous confirme que Paul put parcourir la Macédoine en y exhortant les disciples et séjourna en Achaïe (Grèce) pendant trois mois. C’est probablement durant ce court séjour en Grèce, où il y avait les assemblées de Corinthe et du port voisin de Cenchrées, que Paul rédigea cette épître aux Romains alors qu’il se préparait à rentrer à Jérusalem. Rom_15:25-26 semble confirmer cette thèse. (« Maintenant je vais à Jérusalem pour le service des saints. Car la Macédoine et l’Achaïe ont bien voulu s’imposer une contribution en faveur des pauvres … de Jérusalem »).
Une leçon d’importance est à tirer de ce verset : Conformément à l’enseignement de l’Apôtre Jacques, Paul était conscient que c’est par la volonté de Dieu seulement qu’il pouvait se rendre à Rome. « A vous maintenant, qui dites : Aujourd’hui ou demain nous irons dans telle ville, …Vous devriez dire, au contraire : si Dieu le veut, nous vivrons et nous ferons ceci ou cela » (Jas_4:13-15). Le serviteur de Dieu doit donc remettre ses projets devant le Seigneur pour leur accomplissement. Même la sagesse ancienne dit : « Le cœur de l’homme médite sa voie, mais c’est l’Eternel qui dirige ses pas. » (Pro_16:9) C’est en cultivant un esprit d’humble dépendance vis-à-vis de notre Dieu que nous pouvons avancer avec l’assurance de Sa bénédiction. Veuillez noter ce que dit plus tard Paul en Rom_15:29 (« Je sais qu’en allant vers vous, c’est avec une pleine bénédiction de Christ que j’irai »)
Son amour pour les disciples de Rome le poussait à demander continuellement dans ses prières d’avoir enfin le bonheur d’aller vers eux. Ce petit mot « enfin » laisse entendre que Paul ne se lassait pas de supplier Dieu pour qu’il puisse voir ses frères et sœurs de Rome. On ne peut s’empêcher de noter ici d’une part l’affection de Paul pour les chrétiens de Rome (qu’il n’avait jamais vus) et d’autre part sa persévérance dans la prière.

Tuesday, August 25, 2009

Romains 1:9


Dieu, que je sers en mon esprit dans l'Évangile de son Fils, m'est témoin que je fais sans cesse mention de vous, 

Un homme de Dieu est un homme de prière. L'apôtre trouvait en la prière un exutoire pour les soucis que lui donnaient chaque jour toutes les églises. (2Co_11:28) Il prend ici Dieu en témoin pour l'exercice spirituel qu'il avait envers les croyants de Rome. Comme noté dans le verset précédent, l'énergie spirituelle qu'il exudait tirait son origine dans l'assiduité de son intimité avec Dieu en prière.
Quel encouragement pour nous aujourd'hui? Combien de temps passons-nous en prière? Pour qui ou pour quoi prions-nous? Sommes-nous capables de prendre Dieu en témoin pour notre exercice spirituel?

Tuesday, August 4, 2009

Romains 1:8



Avant d'entamer l'exposé des doctrines qu'il voulait transmettre aux chrétiens de Rome, l'apôtre se tourne vers Dieu pour lui adresser ses actions de grâce au nom du Seigneur Jésus-Christ à cause de la grande renommée de la foi de ces croyants de Rome.
C'est là un des traits distinctifs des écrits néo-testamentaires signés par le bien-aimé apôtre. A l'exception de l'épître aux Galates, de la première lettre à Timothée et de celle adressée à Tite, toutes les lettres de Paul débutent avec une salutation suivie d'actions de grâces envers Dieu. ( Voir 1Co_1:4, 2Co_1:3-4, Eph_1:3, Php_1:3, Col_1:3-4, 1Th_1:2-3, 2Th_1:3, 2Ti_1:3, Phm_1:4 )
Paul rendait grâces parce qu'il reconnaissait que les qualités spirituelles que démontraient les croyants (comme la foi des convertis de Rome) étaient le résultat du travail continu de Dieu dans leur vie. Ce n'était pas simplement le fruit des efforts humains, c'était avant tout l'évidence de l'oeuvre de Dieu.
Il y a plusieurs leçons à tirer de cela, selon que l'apôtre Paul nous exhorte lui-même à être ses imitateurs ( 1Co_4:16 , 1Co_11:1, Php_3:17, 2Th_3:7-9). Voici quelques unes:

  1. Paul était non seulement un homme de prière, mais aussi un homme dont la pensée était absorbée par le Dieu qu'il servait. Il était fortement pénétré de l'importance de rendre grâces avant tout. Que ceux qui veulent servir le Seigneur comme le fit Paul trouvent ici une exhortation à l'exercice qui est probablement le plus négligé de nos jours: la prière. "Persévérez dans la prière, veillez-y avec actions de grâces." (Col_4:2)
  2. Veuillez noter que c'est par le nom de notre Seigneur Jésus-Christ que Paul adressait ses actions de grâces à Dieu. En effet, c'est uniquement en vertu de la personne et de l'oeuvre de notre Seigneur Jésus que nous avons été rendus agréables et acceptables dans la présence du Père céleste. "Et quoi que vous fassiez, en parole ou en oeuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus, en rendant par lui des actions de grâces à Dieu le Père." (Col_3:17)
  3. L'étudiant attentif de la Parole ne peut s'empêcher de noter dans ce verset le tact didactique de l'apôtre Paul. Dans ses lettres, Paul prend toujours soin de rappeler les caractéristiques positives de ses lecteurs avant toute autre chose. Cette précaution rapporte à l'enseignant de la parole un double avantage: Elle suscite l'intérêt de ceux qui reçoivent l'exhortation car ils deviennent conscients de l'exercice spirituel de l'enseignant et elle calme toute inquiétude quant à ses motifs même quand il doit leur parler dans un but de correction. "Que votre parole soit toujours accompagnée de grâce, assaisonnée de sel..." (Col_4:6)
On ne peut conclure la considération de ce verset en passant sous silence le fait que la foi des chrétiens de Rome était renommée dans le monde entier; il faut comprendre ici que le monde entier réfère au moins à l'étendue de l'empire romain où des assemblées étaient établies en diverses provinces et célébraient avec joie le fait que, même dans la grande capitale, leurs frères et soeurs démontraient une foi semblable à la leur.

Romains 1:7



... à tous ceux qui, à Rome, sont bien-aimés de Dieu, appelés à être saints: ...

Rome, au moment où Paul écrit ces mots, est la métropole la plus puissante du monde, la capitale du dernier empire qui s'est arrogé l'honneur d'une hégémonie incontestée sur la planète. C'est vers la fin de son long séjour à Ephèse , lors de son troisième voyage missionaire, que Paul, conscient de l'importance stratégique de conquérir Rome avec l'évangile, forma le projet de s'y rendre.(Act_19:21) Peu de temps après, alors qu'il était encore sous la coupe d'accusations graves devant le sanhédrin juif et que sa vie même était menacée, le Seigneur lui offrit l'assurance que le jour approchait où Paul rendrait témoignage de Lui dans cette grande cité. (Act_23:11) Fort de cette promesse, il affronta avec sérenité un complot ourdi par des juifs pour attenter à sa vie (Act_23:12-15), les accusations graves et éloquentes mais creuses d'un orateur engagé à la solde des juifs (Act_24:1-9), l'indifférence et la couardise d'un gouverneur romain corrompu érigé en juge (Act_24:22-27), un naufrage destructeur d'une violence extrême (Act_27:1-44), et même la morsure mortelle d'un serpent vénimeux (Act_28:3-6) sans se laisser émouvoir, car il savait qu'il devait comparaître à Rome devant César. (Act_27:24) Il avait l’approbation de son divin Maître et elle était toute suffisante, il allait un jour atteindre Rome.
C’est aux disciples qui étaient à Rome, bien-aimés de Dieu, objets de Son affection paternelle et appelés à être saints au même titre que lui-même fut appelé à l’apostolat que Paul s’adresse dans cette lettre. Notons au passage que cet appel à la sainteté ne réfère pas à un état futur que les croyants atteindraient au terme de leur vie, il s’agit ici d’un décret divin, un acte unilatéral de Celui qui appelle, par lequel Il octroie le statut de saint à ceux qui répondent à l’appel de Jésus-Christ. Ainsi, le croyant est saint parce que Dieu le met à part dans cette catégorie. De cette sainteté positionnelle accordée au fidèle découle la nécessité d’une sainteté pratique dans la conduite quotidienne de ses affaires. Ce thème sera dévelopé plus loin dans notre étude.

... que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ!
Après une courte introduction personnelle de l’autorité par laquelle il parle et une toute aussi brève démarcation des personnes auxquelles il adresse sa lettre, l’apôtre enfin leur transmet sa salutation. Une salutation intéressante par le calibre spirituel qu’elle dénote et qui est la marque de Paul dans toutes ses lettres, sans exception. Le bien-aimé apôtre commence et conclue toujours ses lettres avec ces mots qui sont une prière empreinte d’une tendresse indéniable et d’une pensée portée vers l’Objet suprême de son affection, Dieu.
Il leur souhaite la grâce et la paix de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ. Nous référons ici le lecteur aux pensées dévelopées dans le verset 5 en ce qui concerne la grâce. En résumé, mentionnons simplement que cette grâce peut être comprise ici comme étant la faveur et l’énergie divine nécessaires pour accomplir l’oeuvre de Dieu.
Il n’y a point de doute que la paix dont il est question dans ce verset est celle que Paul explicite en Php_4:7, la paix de Dieu qui surpasse toute intelligence, celle qui garde le coeur et les pensées du croyant en Jésus-Christ.
C’est cette paix qui fait fi de toutes les circonstances adverses, de toutes les tribulations, de toutes les vicissitutes que le croyant traverse. Pour reprendre une image célèbre, c’est la paix de l’oiseau caché dans la chaleur douillette d’un creux, enfoui dans le Rocher, alors que la tempête fait rage au dehors. C’est une paix qui n’ignore pas les difficultés présentes mais qui est consciente de la sollicitude divine en toutes circonstances. La connaissez-vous cette paix, cher lecteur ?

Oh! la paix que Jésus donne,
Je ne la connaissais pas;
Tout sur mon chemin rayonne,
Depuis qu’il conduit mes pas!

(Chant des rachetés, #180)

On ne peut passer sous silence une grande vérité théologique implicitement attestée par l’apôtre dans ce verset: l’unité et l’égalité essentielles du Père avec le Fils. En mettant ces personnes côte à côte dans sa salutation, Paul réitère fortement la grande vérité introduite par le Seigneur lui-même: “Moi et le Père nous sommes un”. (Joh_10:30) Plus tard, dans cette même épître, l’apôtre dira du Seigneur qu’Il est le Christ, qui est au dessus de toutes choses, Dieu béni éternellement. Amen! (Rom_9:5) Ainsi la question de la divinité essentielle de notre Seigneur Jésus-Christ ne devrait pas se poser dans les pensées du fidèle et spécialement du jeune croyant. Car s’il est un fondement que le malin cherche inlassablement à détruire c’est bien celui-là. Souvenez-vous de ses insinuations perfides dans le désert lorsque, par deux fois, il dit “Si tu es le Fils de Dieu, ...”. Le fidèle se gardera donc de toute doctrine qui l’écarte de cette vérité fondamentale car il est d’une importance capitale de comprendre qu’il fallait une personne qui soit à la fois parfaitement Dieu et Homme pour établir une médiation valide entre Dieu et les hommes. Et cette personne n’est nulle autre que notre Seigneur Jésus-Christ. Quel mystère profond! Dieu a été manifesté en chair (1Ti_3:16). Oui, Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même. (2Co_5:19)

Romains 1:6


...parmi lesquels [les païens] vous êtes aussi...
Nous apprenons en lisant ce verset que les récipiendaires de cette épître étaient des chrétiens d'origine païenne, du moins en partie, car nous verrons en d'autres passages de cette épître que Paul était conscient du fait que des personnes d'origine juive allaient la lire (Rom_2:17).

... vous qui avez été appelés par Jésus-Christ ...
Voici un passage qui démontre que celui qui écoute la prédication de l'évangile est, en fait, appelé par le Seigneur Jésus-Christ. L'évangile est un appel lancé par le Seigneur Lui-même à l'âme condamnée, un message relayé par des fidèles de génération en génération (2Ti_2:2) qui porte en lui-même une authenticité aussi fraîche que s'il venait du Seigneur Lui-même. C'est donc le Seigneur qui parle aux hommes et les appelle lorsqu'un de ses serviteurs annonce le message du salut. Tout prédicateur fidèle réalisera dans ce passage la solennité du ministère qui lui est confié: être la bouche de Celui qui appelle d'en haut.

Sunday, August 2, 2009

Romains 1:5

[Jésus Christ notre Seigneur] par qui nous avons reçu la grâce et l'apostolat,

Dans ce verset, Paul déclare que la figure centrale de l'Évangile qu'il déclarait n'est nulle autre que la même personne qui lui avait donné la capacité et la charge de le faire, notre Seigneur Jésus Christ. La lecture de Rom_1:13 permet de déduire avec assurance que Paul n'avait pas encore pu visiter Rome avec l'Évangile. Il s'avérait donc nécessaire que Paul établisse avant tout l'autorité par laquelle il s'adressait aux chrétiens de Rome pour que ces derniers reçoivent son message et lui accordent la révérence dûe. C'était en tant qu'envoyé spécial (apôtre) de Jésus Christ qu'il se proposait de les atteindre dans cette lettre.
Nous avons noté précédemment (au v.1) l'humilité de l'Apôtre alors qu'il se présentait dans l'office le plus haut qu'un chrétien puisse occuper au sein du corps de Christ, celui d'un apôtre de Jésus Christ. C'est dans le même ton d'humble servitude que Paul reconnaît encore ici qu'il avait simplement reçu de son divin Maître la grâce et l'apostolat pour amener tous les païens à l'obéissance de la foi.

... nous avons reçu la grâce...

Il dit avoir reçu la grâce (χάρις, cháris). Ce mot qui est reproduit 150 fois dans le nouveau testament français (FLS) revêt une variété de significations et son interprétation dépend du contexte où on le retrouve. Une analyse détaillée de toutes ces différentes nuances dépasse le cadre de cette étude et nous nous bornerons ici au sens qu'il revêt dans le contexte présent. Dans l'usage de ce mot, Paul reconnaissait qu'il avait reçu la faveur et l'énergie nécessaires pour accomplir ce pour quoi son Maître l'avait appelé (1Co_15:10, 2Co_3:5 ) et ce, sur la base d'aucun mérite de sa part. C'était un acte unilatéralement décidé du Seigneur, un privilège souverainement octroyé par Lui. C'est cette grâce qui le rendait capable d'accomplir la mission divine. D'une manière pratique, Paul reconnaissait qu'il tirait du Seigneur l'intelligence spirituelle et la force physique qui lui permettaient d'accomplir l'oeuvre du Seigneur au quotidien. C'est pourquoi, au terme de sa vie, alors qu'il écrivait ses derniers mots à l'égard de son fils spirituel le plus proche, il l'exhorta à se pourvoir abondamment de cette même grâce qui se trouve en Jésus Christ. (2Ti_2:1)

...et l'apostolat...

Il s'agit ici de l'office, de la dignité de la position dans laquelle le Seigneur l'avait placé. Une position qui lui donnait autorité sur les disciples du Seigneur. Aussi vrai que dans l'ancienne alliance nul ne pouvait s'arroger l'honneur d'être souverain sacrificateur, à moins d'être appelé de Dieu comme le fut Aaron (Heb_5:4), nulle personne n'a le droit dans l'Église qui est le corps du Christ de s'auto-proclamer apôtre de Jésus Christ. Le récit qu'on trouve dans Act_1:16-26 rend témoignage de la circonspection des apôtres lorsqu'ils firent face à la décision de trouver un remplaçant pour Judas l'Iscariote. Tout apôtre devait être un témoin oculaire de la résurrection de notre Seigneur Jésus Christ (Act_1:22). Et Dieu a établi dans l'Eglise premièrement des apôtres (1Co_12:28). Etre apôtre demeure sans contredit la plus haute position de responsabilité qu'un croyant puisse occuper au sein de l'Église. C'est un don de grâce du Saint Esprit. Avec les prophètes du nouveau testament, les apôtres avaient la noble et solennelle tâche de poser le fondement sur lequel l'Église de Christ toute entière allait croître (Eph_2:20). Si on garde la métaphore de l'Église comme étant un temple saint dans le Seigneur, un édifice en phase de construction (Eph_2:21), prétendre qu'il y a des apôtres aujourd'hui équivaudrait à dire que l'Eglise est encore dans sa phase initiale de construction, une phase infantile. Les apôtres devaient nous transmettre, à nous qui sommes rendus dans les derniers temps, le corps de doctrine qu'ils avaient reçu du Seigneur Lui-même. Il faut garder à l'esprit le fait que le nouveau testament, source principale de la doctrine chrétienne, n'a été complété que vers la fin du premier siècle. Le salut annoncé d'abord par le Seigneur, nous a été confirmé par ceux qui l'ont entendu, Dieu appuyant leur témoignage par des signes, des prodiges, et divers miracles, et par les dons du Saint-Esprit distribués selon sa volonté. (Heb_2:3-4). Il se faisait donc beaucoup de miracles et de prodiges par les apôtres (Act_2:43, Act_5:12).
Paul avait été témoin oculaire de la résurrection du Seigneur Jésus dès sa conversion sur la route de Damas (Act_9:4-5). Et le Seigneur a continué à lui apparaître pour le fortifier et le guider dans le travail d'apôtre qu'Il lui avait confié. ( Act_22:17-21, Act_18:9-10). Les preuves de son apostolat ont continué à se manifester tout au long de sa carrière par une conduite digne de l'Évangile qu'il prêchait et par des prodiges et des miracles accomplis au nom du Seigneur Jésus Christ. (2Co_12:12). Par la grâce de Dieu, Paul fut utilisé par le Saint Esprit pour transmettre aux saints de la nouvelle alliance treize parmi les vingt-sept livres qui constituent le nouveau testament. Et déjà au premier siècle, les autres apôtres avaient reconnu l'inspiration des lettres de Paul et les classait au même rang que les autres Ecritures (2Pe_3:15-16). Oui, Paul avait reçu son apostolat du Seigneur Jésus et c'est dans cette qualité d'apôtre qu'il se permettait de s'adresser aux Chrétiens de Rome pour leur édification dans la vérité de l'Évangile.
Pour conclure sur ce sujet, notons que s'il y a eu de faux apôtres déjà au premier siècle (2Co_11:13), combien à plus forte raison devrions nous nous attendre à en voir de nos jours? Beaucoup de faux apôtres font apparition alors que:
  1. Ils ne sont pas des témoins oculaires de la résurrection du Seigneur Jésus,
  2. Ils n'apportent aucune révélation nouvelle pouvant intégrer les écritures du Nouveau Testament,
  3. Leur vie souvent démontre un écart vis-à-vis des vérités morales et doctrinales de l'Évangile,
  4. Aucun miracle, aucun prodige, aucun signe n'accompagne leurs prétentions à l'apostolat.

...pour amener en son nom à l'obéissance de la foi tous les païens, ...

En tant qu'apôtre, Paul était conscient que son apostolat était spécialement pour le bénéfice des païens. Le mot "païen" a été complètement travesti dans le français contemporain pour référer aux impies ou aux incrédules. L'étudiant sérieux de la Parole doit se garder d'une trivialisation dangereuse dans l'interprêtation des mots que le Saint Esprit utilise. Dans le nouveau testament, l'expression "les païens" (έθνος , éthnos) ne signifie jamais "infidèles" ou "impies". De manière directe, elle réfère simplement aux nations autres que la nation juive. Les juifs avaient l'habitude de référer à eux-mêmes comme étant "la nation" et le reste de l'humanité comme étant "les nations". Paul avait été envoyé, dès son appel par le Seigneur, vers les nations. (Act_26:17-18) Tout au long de son ministère, il se présentera comme l'apôtre des païens (Rom_11:13, Gal_2:8 ), le ministre de Jésus Christ parmi les païens (Rom_15:16) et chargé d'instruire les païens (Docteur des nations, version FDB) dans la foi et la vérité ( 1Ti_2:7 , 2Ti_1:11).
Paul avait pour mission d'amener ces nations à l'obéissance de la foi. Il s'agit ici d'une obéissance produite par la foi en l'Évangile que Paul prêchait avec tous ses corollaires pratiques, une obéissance sans réserve aux préceptes que le Seigneur Jésus a établis pour les siens. "Enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit" avait dit le divin Maître avant son ascension (Mat_28:19-20). Le coeur réellement touché par l'Évangile de Dieu ne peut que prendre plaisir à obéir, sans chercher des excuses ou poser des pré-conditions. Dans cette obéissance, c'est ultimement le nom du Seigneur Jésus qui est glorifié et pas la personne qui porte le message de l'Évangile. Voilà pourquoi le bien-aimé apôtre précise "...pour amener en son nom à l'obéissance de la foi...". La préposition (ύπερ, hyper) traduite par "en" dans la version Second est mieux rendue par la préposition "pour". Ainsi c'est "pour Son nom" que l'apôtre oeuvrait parmi les nations.


Appel:
Ami lecteur, connaissez-vous cette obéissance? Pouvez-vous dire que dans tous les départements de votre vie vous êtes prêt à Lui obéir? Marchez-vous d'une manière digne de l'Évangile de Christ? Cherchez-vous la gloire du nom du Seigneur Jésus dans tout ce que vous faites?


Romains 1:4


Ayant contemplé le Fils dans Son incarnation, l'apôtre poursuit la parenthèse ouverte au verset 3, en parlant ici de l'événement triomphal qui distingue singulièrement la vie de Jésus Christ notre Seigneur de toute autre vie humaine que l'Histoire a enregistrée: Sa résurrection d'entre les morts. C'est dans Sa résurrection que toute âme sincère trouve la revendication la plus probante, la preuve la plus réelle qui établit, comme ce fut le cas pour ce centurion romain au pied de la croix, qu'assurément, cet Homme était Fils de Dieu. (Mat_27:54). En effet, Sa résurrection atteste puissament la véracité de tout ce qu'Il avait déclaré être: le Fils de Dieu, un avec le Père. Les apôtres ont rendu avec beaucoup de force témoignage de la résurrection du Seigneur Jésus. (Act_4:33) Par sa résurrection, le Prince de la Vie (Act_3:15), Celui qui est Lui-même la résurrection et la vie (Joh_11:25) a démontré qu'Il était plus grand que la mort et Dieu l'a ressuscité, en le délivrant des liens de la mort, parce qu'il n'était pas possible qu'il fût retenu par elle. (Act_2:24). C'est en Lui que, pour la première fois, la mort a été engloutie en victoire (1Co_15:54). Il est devenu les prémices pour tous ceux qui lui appartiennent et qui sont morts. (1Co_15:20) C'est dans cette grande vérité que les martyrs de tous les temps ont puisé la force d'affronter cette grande terreur qu'est la mort, dans ses formes les plus atroces, en chantant des cantiques. Grâces soient rendues à Dieu, qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus Christ!

L'expression "...selon l'Esprit de sainteté..." a mené différents étudiants de la Parole à divers types d'interprétation. Sans avoir la prétention d'énoncer ici l'exégèse la plus correcte, nous nous contenterons de livrer simplement notre point de vue.
Pour le présent auteur, l'expression "...selon l'Esprit de sainteté... " est à comprendre comme suit: Le fait que la résurrection de notre Seigneur Jésus Christ déclare puissamment qu'Il est Fils de Dieu s'est accompli selon (en accord avec/en harmonie avec) l'Esprit de sainteté c'est à dire le Saint Esprit; par extension, on peut comprendre ici "les Saintes Écritures" dont le Saint Esprit est l'Auteur. En d'autres mots, l'apôtre met ici l'emphase sur la notion introduite dans le verset 2, la conformité de l'Évangile aux révélations divines antérieures, en précisant que même la résurrection du Fils de Dieu était prédite par les Saintes-Écritures. Ce point de vue est renforcé par le fait que l'apôtre Paul développe ce même argument lorsque, dans sa présentation de l'Évangile de Dieu, il parle de la résurrection du Seigneur devant les Galates (Juifs et Prosélytes d'Antioche de Pisidie) dans Act_13:32-37.
Cette interprétation présente cependant certaines faiblesses:
Primo, elle établit une équation entre l'Esprit de sainteté et le Saint Esprit alors que nulle part ailleurs l'expression "Esprit de sainteté" n'est employée pour référer au Saint Esprit. Toutefois, il faut noter que ce ne serait pas la seule instance d'une expression singulière dans tout le nouveau testament.
Secundo, elle semble ne pas tenir compte du parallélisme d'idées entre l'expression "selon la chair " du verset 3 et l'expression "selon l'esprit de sainteté" du verset 4. Une prise en compte de ce parallélisme pourrait mener à comprendre l'expression "Esprit de sainteté" comme référant à l'essence spirituelle éternelle et sainte du Fils de Dieu. Ainsi on aurait d'une part le fait qu'il est de la postérité de David selon son essence humaine (selon la chair) et d'autre part le fait qu'il est Fils de Dieu selon son essence divine (selon l'esprit de sainteté). Néanmoins, l'interprétation que nous avons présentée ici tient compte d'une autre sorte de parallélisme entre l'humanité de notre Seigneur Jésus, Parole de Dieu devenue chair, et la Parole de Dieu écrite, fruit du travail du Saint Esprit.

Ainsi le saint apôtre conclue dans ce verset la parenthèse ouverte dans le verset précédent et dont il suffira de retenir ce qui suit: Ce Fils qui est le sujet central et principal de l'Évangile est à la fois Fils de David (selon la chair) et Fils de Dieu (selon l'Esprit de sainteté).


Monday, July 27, 2009

Romains 1:3



...et [l'Évangile de Dieu] qui concerne son Fils
L'apôtre résume dans ce verset le thème central de l'Évangile que Dieu lui avait confié, un message qui parle du Fils de Dieu. C'est Lui qui doit être présenté à l'audience lorsque le divin message est annoncé. Quelle que soit la capacité oratoire d'un prédicateur d'Évangile, il devrait prendre soin de ne pas se perdre dans des anecdotes ou des considérations qui ne sont pas centrées sur la personne du Fils de Dieu et Son oeuvre pour les pécheurs. Quoiqu'il soit important de mettre en relief les terribles conséquences de rejetter le salut qu'Il offre et la condition pécheresse inexcusable de l'homme, c'est en définitive la beauté et l'amour du Fils de Dieu qui doivent conquérir l'âme pour qu'il y ait conversion réelle. En d'autres mots, ce n'est pas uniquement la peur de la damnation éternelle qui doit motiver l'âme qui va vers le Rédempteur mais la réalisation du grand amour dont elle a été l'objet dans le sacrifice et la résurrection du Christ de Dieu. Voilà pourquoi, lorsque l'évangile est présenté, le Fils doit en constituer le thème prominent, autrement ce ne serait plus l'évangile.

Ayant parlé de la Personne qui constitue le sujet principal de cet Évangile d'origine divine et promis dès les temps anciens, l'apôtre ouvre ici une parenthèse intéressante qui résument deux points culminants qui ont marqué le début et la fin du passage du Fils de Dieu dans le monde: Son incarnation et Sa résurrection, deux vérités fondamentales chères au croyant de la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes (Jud_1:3) .

(né de la postérité de David, selon la chair,...
De son ascendance humaine paternelle, le Seigneur Jésus a eu pour père adoptif Joseph, de la tribu de Juda. Le Saint-Esprit précise en Heb_7:14 qu'il est " ... notoire que notre Seigneur est sorti de Juda, ...". D'autres écritures (Mat_1:1-16 , Luk_1:27) établissent clairement que Joseph était de la postérité de David, qui lui-même était un descendant de Juda. Dans une société patriarcale comme celle des juifs, cet argument est en soi suffisant pour confirmer que Jésus de Nazareth est né de la postérité de David, selon la chair; Il était dès le début de son ministère public socialement reconnu somme fils de Joseph, ...,fils de David. (Luk_3:23-31 )
Le nouveau testament est silencieux sur l'appartenance tribale de Marie, la mère de notre Seigneur Jésus. Cependant, étant donné la correspondance établie par le Saint Esprit entre Mat_1:23 et Isa_7:11-14, on pourrait déduire que Marie était du Royaume de Juda et fort probablement de la tribu de Juda, la plus nombreuse des deux tribus qui constituaient ce royaume du Sud.
Il y a dans cette simple expression "... son Fils, né de la postérité de David, selon la chair..." la présentation d'une vérité fondamentale dans la foi chrétienne, celle de l'incarnation du Fils éternel de Dieu. Son existence précédait Sa naissance (Joh_8:58) Celui dont l'existence est éternelle a choisi à un point donné de l'Histoire des hommes de porter un corps semblable à celui des mortels humains. Et Il l'a fait, Ô quel mystère profond!, non pas en intégrant un corps adulte, mais en passant par toutes les étapes de la vie d'un homme en commençant par le sein d'une vierge en Israël. L'âme du croyant ne peut que se prosterner devant un si grand amour et une telle humilité de la part de son Sauveur.

Le Verbe éternel s'est fait homme;
Pour me sauver, Il a quitté
Le ciel, Son glorieux royaume,
N'emportant que Sa charité!
Mon Dieu, pour expier mon crime,
Voulut devenir ma Victime!

Quoi! Le sang de l'Agneau sans tâche,
Pour moi, sur la croix a coulé?
Pour que des flammes il m'arrache,
Il fut au Calvaire immolé?
À tant d’amour est-il possible que
Que mon cœur demeure insensible?

Oh! Quel mystère unique, étrange!
Qui peut sonder sa profondeur?
Ni le séraphin, ni l'archange
N'en ont vu toute la splendeur!
Devant cette croix je m'incline
Adorant la Grâce divine!

(Chant des rachetés, #1)


Romains 1:2

[Evangile de Dieu] qui avait été promis auparavant de la part de Dieu par ses prophètes dans les saintes Écritures
En bon pharisien, versé dans les Écritures, Paul avait une connaissance intime du contenu de l'Ancien Testament. En s'adressant aux Corinthiens, pratiquement à la même époque où il écrivait cette épître aux Romains, Paul reconnaissait que cette connaissance qu'il avait de l'Ancien Testament était voilée et que c'est lors de sa conversion au Seigneur Jésus que le voile lui fut ôté. (2Co_3:14-16) D'un jour à l'autre, sa compréhension de ce qu'il lisait sans en saisir le sens profond et réel, comme cet eunuque ministre de Candace sur le chemin de Gaza (Act_8:30-31), fut éclairée par la vérité que le Christ, Fils de David, promis à Israël était bien ce Jésus de Nazareth qu'il avait combattu sans Le connaître.
Plusieurs saints hommes, choisis de Dieu pour nous transmettre Ses oracles de manière écrite par le miracle de l'inspiration, s'étaient penchés avec leurs plumes pour fixer sur des manuscrits la promesse du Sauveur dont la venue sur terre constitue la Bonne Nouvelle de Dieu pour toute l'Humanité. Ils ne comprenaient pas toujours tout ce qu'ils écrivaient, mais le souffle divin leur communiquait la dilligence nécessaire pour enregistrer les pensées divines que le reste de l'humanité à naître allait découvrir. (1Pe_1:10-12)
Quels sont donc ces passages de l'Ancien Testament qui promettaient l'Evangile, la Bonne Nouvelle? Sans chercher à en faire une énumération exhaustive, nous en présentons ici quelques-uns tout en encourageant le lecteur à les sonder pour une appréciation personnelle de la puissance de l'inspiration divine.

(Gen_3:15) Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité: celle-ci t'écrasera la tête, et tu lui blesseras le talon.
Dans les instants qui suivirent la chute de l'Humanité dans le péché, l'Éternel Dieu promit au serpent ancien, appelé le diable et Satan, celui qui séduit toute la terre (Rev_12:9) que la postérité de la femme, le Fils de Dieu, Jésus-Christ, né d'une femme (Gal_4:4), lui écraserait la tête. Ecraser la tête d'un serpent équivaut à mettre fin à sa vie et à tout danger qu'il posait. Seul le Seigneur Jésus, par sa mort, a rendu impuissant celui qui avait la puissance de la mort c'est-à-dire le diable. (Heb_2:14) Oui, le Fils de Dieu a paru afin de détruire les oeuvres du diable. (1Jn_3:8) C'est ultimement par l'autorité du Fils de Dieu que le diable sera jeté dans l'étang de feu et de soufre pour y rejoindre la bête et le faux prophète pour un châtiment éternel (Rev_20:10) car tout pouvoir dans le Ciel et sur la Terre Lui a été donné. (Mat_28:18)

(Gen_49:10) Le sceptre ne s'éloignera point de Juda, Ni le bâton souverain d'entre ses pieds, Jusqu'à ce que vienne le Schilo, Et que les peuples lui obéissent.
C'est ici la toute première allusion à la tribu d'origine du Messie: Juda. le terme Schilo signifie "Celui qui est paisible, pacifique", référant ainsi au caractère du Prince de la Paix (Isa_9:6) qui est venu annoncer la paix à vous qui étiez loin (les nations), et la paix à ceux qui étaient près (Israël). (Eph_2:17). Il est notoire que notre Seigneur est sorti de Juda. (Heb_7:14) C'est lui le rejeton d'Isaïe qui se lèvera pour régner sur les nations et les nations espéreront en lui (Rom_15:12), la postérité de la femme, qui doit paître toutes les nations avec une verge de fer. (Rev_12:5)

(1Ch_17:7-14) Maintenant tu diras à mon serviteur David: Ainsi parle l'Éternel des armées: ... j'élèverai ta postérité après toi, l'un de tes fils, et j'affermirai son règne. Ce sera lui qui me bâtira une maison, et j'affermirai pour toujours son trône. Je serai pour lui un père, et il sera pour moi un fils; et je ne lui retirerai point ma grâce, comme je l'ai retirée à celui qui t'a précédé.
Même si ces promesses ont connu une réalisation partielle lorsque Salomon, fils de David, succéda à son père, une lecture attentive de ces versets démontre que le sens de ces paroles avait une portée qui dépassait largement le règne de Salomon.
a. Tout d'abord, il faut noter l'expression "...j'affermirai pour toujours son trône..."; malgré la splendeur de son royaume, le règne de Salomon a connu une fin, bien triste à certains égards. Le seul fils de David qui aura un royaume éternel est Jésus-Christ. (2Pe_1:11)
b. Deuxièmement, il faut noter l'expression "...Je serai pour lui un père, et il sera pour moi un fils..."; bien qu'il fut l'objet d'une tendre sollicitude de la part de l'Eternel, le Dieu de David son père, Salomon n'a jamais eu la prétention de se faire appeler fils de Dieu, c'était là un privilège qui revenait uniquement au plus illustre des fils de David, Jésus de Nazareth, lui qui a été déclaré Fils de Dieu avec puissance par sa résurrection d'entre les morts. (Rom_1:4) Du reste, pour ôter toute équivoque à ce propos, Heb_1:5 nous enseigne que ces paroles lourdes d'amour paternel divin ne s'appliquent même pas à des anges, quoiqu'ils soient appelés fils de Dieu dans Job_1:6.
Ces deux brèves discussions sont corroborées dans l'annonce angélique de Luk_1:31-33 et nous permettent de conclure en toute sécurité que 1Ch_17:7-14 est bien un de ces passages qui promettaient aux juifs la bonne nouvelle, la venue d'un fils de David qui est aussi Fils de Dieu, qui bâtira pour Dieu une maison - et nous sommes Sa maison (Heb_3:6) - et dont le règne sera éternel.

Beaucoup d'autres passages tirés des Saintes Écritures pourraient être cités pour confirmer la promesse de l'Evangile bien avant la naissance de Jésus-Christ. Il suffira, pour conclure, de rappeler ici les paroles du Sauveur à ses deux disciples qui parcouraient d'un pas découragé le chemin d'Emmaüs. "Alors Jésus leur dit: O hommes sans intelligence, et dont le coeur est lent à croire tout ce qu'ont dit les prophètes! Ne fallait-il pas que le Christ souffrît ces choses, et qu'il entrât dans sa gloire? Et, commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliqua dans toutes les Écritures ce qui le concernait." (Luk_24:25-27)

Au passage, notons ici, la révérence de l'apôtre vis-à-vis du principe de l'inspiration. L'infidèle d'aujourd'hui voudra miner le caractère sacré et transcendant de la Révélation. Il le fera de diverses manières: quelques fois grossières, mais souvent très subtiles. Que le croyant se réjouisse et se suffise à imiter le Divin Maître qui n'avait point honte de répondre au père des infidèles: "Il est écrit: L'homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.... Il est aussi écrit... Car il est écrit..." (Mat_4:4-10) Si le Seigneur Jésus croyait que les saintes écritures étaient des paroles sorties de la bouches de Dieu, alors le croyant n'a pas de souci à se faire: Dieu a réellement parlé au travers des prophètes.

Romains 1:1

Paul, serviteur de Jésus Christ, appelé à être apôtre, mis à part pour annoncer l'Évangile de Dieu, -

Paul
Ce verset établit qui est l'auteur de l'épître: Paul, anciennement connu sous le nom de Saul, un juif originaire de la ville de Tarse en Cilicie (Act_13:9; Act_22:3), instruit dans la loi selon la tradition pharisienne, la plus respectée à l'époque. La première mention de Paul dans le NT se trouve dans Act_7:58 où il est présenté comme un jeune homme poussé dans son zèle judaïque et dans son ignorance (1Ti_1:13) à persécuter tous ceux qui professaient leur foi en Jésus de Nazareth et Le reconnaissaient comme étant le Christ de Dieu, le Messie promis dans les Saintes écritures transmises auparavant.
Les récits de sa conversion et de sa consécration subséquente au service de Celui qu'il avait persécuté sans Le connaître se trouvent dans le livre des actes des apôtres. (Sa conversion, ses premiers pas dans la foi chrétienne et son introduction auprès de l'Eglise de Jérusalem Act_9:1-30 , Sa mise à part pour l'oeuvre de Dieu Act_13:2, Ses voyages missionnaires, etc. )

Serviteur de Jésus-Christ
Dans ce verset, il se présente comme un "serviteur de Jésus-Christ". Il y a dans cette expression, une double admission qui témoigne de la transformation survenue dans la vie de cet ancien pharisien:
Il reconnaissait que Jésus de Nazareth était bien le Christ, l'Oint de Dieu, Héritier du trône de David et Rédempteur d'Israël et des Nations.
Il reconnaissait sa soumission totale à la volonté de Jésus-Christ. Le mot "serviteur" (doulos en Grec) utilisé dans ce verset signifie littéralement "esclave", une personne dont la volonté est entièrement dominée par celle de son maître.

Appel:
Ami lecteur, qu'en est-il de vous? Avez-vous déjà réalisé qui est Jésus ? Qu'Il n'est pas simplement un personnage historique dont la vie exemplaire a marqué les esprits des gens jusqu'à ce jour? Que Sa venue était annoncée dans les Saintes Écritures et par divers prophètes des siècles avant Sa naissance ? Que c'est Lui et Lui seul qui est la réponse complète et finale au plus grand problème qui frappe l'Humanité: le péché?
Si vous avez répondu oui à ces questions, est-il devenu le Maître incontesté de votre volonté, comme il le fut pour Paul? Etes-vous son serviteur? Son esclave?
C'est là des questions auxquelles nous sommes tous appelés à répondre en toute sincérité, sans la moindre hypocrisie religieuse.


Appelé à être Apôtre
Un apôtre (apostolos en Grec) est un envoyé, un délégué, une personne ayant une commission de la part de celui qui l'envoie. Paul admet ici que ce n'est pas lui qui s'était arrogé l'honneur d'être un apôtre. Il avait été appelé, invité à le devenir. Son apostolat n'était pas le fruit de ses propres mérites, ni n'avait pour origine sa propre volonté. Dès sa conversion, le Seigneur Jésus l'avait choisi pour être un instrument qui porterait Son nom devant les nations, devant les rois, et devant les fils d'Israël.(Act_9:15)
Quoiqu'établissant par cette expression l'autorité par laquelle le reste de l'épître est écrit, on ne peut s'empêcher de noter l'humilité de cette confession. Oui, Paul était un Apôtre et pas de n'importe quelle personne, mais un apôtre servant (esclave de) Jésus le Christ. Par conséquent ce qu'il avait à écrire allait porter toute l'autorité contenue en Celui qui l'avait envoyé. Mais Paul désirait rappeler à ses lecteurs qu'il n'était qu'un moyen, un instrument utilisé par Son Maître pour transmettre Son message. Quelle humilité! Quelle sincérité!

Mis à part pour annoncer l'Évangile de Dieu
On retrouve ici le propos ultime de son apostolat: annoncer l'Évangile de Dieu. Pour y arriver, Paul devait être mis à part, être séparé du reste des hommes. Sa vie, ses actions, ses paroles n'allaient plus se conformer aux coutumes du reste des hommes. Lorsque Dieu veut utiliser une personne pour Son oeuvre, Il la met à part. On retrouve la même expression lorsque le Saint-Esprit voulut utiliser Paul et Barnabas pour répandre l'évangile parmi les nations. "... Le Saint Esprit dit: Mettez-moi à part Barnabas et Saul pour l'oeuvre à laquelle je les ai appelés." (Act_13:2)
La vie de Paul était mise à part pour l'Évangile. Dans une autre lettre, il insistera sur la nature de sa mission en disant : "Ce n'est pas pour baptiser que Christ m'a envoyé, c'est pour annoncer l'Évangile, ..." (1Co_1:17) De manière spécifique, il avait pour mission l'annonce de l'Évangile de Dieu. Il lui suffisait de trouver des audiences où il pouvait déclarer la Bonne Nouvelle qui venait de Dieu. Car "...la foi vient de ce qu'on entend, et ce qu'on entend vient de la parole de Christ" ( Rom_10:17). Il y a ici matière à méditation. Nous vivons en effet dans une ère où plusieurs semblent croire que pour servir la cause de l'Évangile, il ne suffit plus de simplement annoncer en toute fidélité l'Évangile de Dieu. L'annonce solennelle du message qui mène à la foi qui sauve est subtilement remplacée ou supplémentée par des éléments qui attirent les sens: une musique qui fait plus appel à la chair qu'à l'âme, des images - souvent produites par la pure imagination des hommes - qui entretiennent des yeux et des coeurs insatiables de plaisir et d'émotions fortes, des activités de loisir de toutes sortes visant à démontrer silencieusement aux infidèles qu'après tout lorsqu'on joint une congrégation chrétienne la vie ne sera pas si différente de celle qu'ils ont déjà dans ce monde indifférent vis-à-vis de Dieu, etc. Mais ces choses ne seront efficaces que pour ce qu'elles visaient au départ: ajouter des personnes à des congrégations religieuses. Ce qui est très différent d'amener au nom du Seigneur Jésus des personnes à l'obéissance de la foi. (Rom_1:5) Ne vous y trompez pas, beaucoup confondent la profession de la foi facilement obtenue par des moyens humains avec la possession de la foi produite uniquement par la prédication de l'Évangile. Le nouveau testament est d'une constance inamovible sur ce principe, "... Car puisque le monde, avec sa sagesse, n'a point connu Dieu dans la sagesse de Dieu, il a plu à Dieu de sauver les croyants par la folie de la prédication." (1Co_1:21) Nous revisiterons ce thème tout au long de l'étude de cette lettre. Il suffira ici de retenir que rien ne doit - et ne peut - remplacer la prédication de l'Évangile pour apporter le salut aux hommes.